vendredi 30 mars 2012

mes voisins sont laids. mes voisins s'aiment. mes voisins laids s'aiment.

sur le chemin de mon mini chez-moi, je croise mes voisins.
bonjour-bonjour, sourire-sourires et voila.
ils sont heureux, ils se sont trouvés ils se tiennent par la main et marchent de concert.
ça se voit: il vont dans la même direction! (bon, quand on se ballade, autant aller du même côté hein... sinon c'est un peu con quand même...)

moi, je vais dans le sens opposé, toute seule, et d'un coup j'me sens encore plus seule...
sont relous les mecs sans déconner!
à s'afficher comme ça et à m'obliger à penser comme Brassens...

le fait qu'ils soient physiquement en dehors des schémas de beauté actuels me ravi. c'est une preuve que l'amour peut être réel, vrai, non-entâché d'enclins superficiels.
et surtout me renoue un peu avec l'espèce:
l'amour est la seule chose instinctive et naturelle dont l'homme ne s'est pas encore débarrassé et qui, paradoxalement, fait notre humanité...
il nous reste peut-être une chance qui sait...

sauf que non, car j'envie leur amour mais pas eux!
je n'arrive à les trouver ni beaux ni auréolés de quoi que ce soit.
je trouve même ça dégueulasse et injuste!

mais ça c'est justement mon côté trop humain... celui qui plombera la planète!!!

il a les mots Georges!

jeudi 22 mars 2012

littérature de mon sang

Hallucinant comme l'on peut rire, pleurer ou frissonner à la lecture d'une tournure-amie, d'une expression aux sonorités maintes fois entendues, d'un écrit particulier, qui pour moi prend racine dans une enfance outre mer...

La littérature créole me fait cet effet!

Parceque j'en suis loin? peut-être...
Parceque je grandis? tout à fait !
J'ai choisi de vivre loin du sable volcanique de mon enfance, pour me rapprocher du parlé et du style de vie de l'en-France, d'une urbanité compacte et du facile accès à une culture cosmopolite et omniprésente.
Et voilà que je me décide à reprendre mes classiques îliens, de lire et relire les onomatopées-écrites et le créolisme chantant des auteurs antillais.
Quel bonheur, quelle chaleur, quelle plongée historique!!!! Tout y est question d'histoire métissée!
A chaque ligne de chaque phrases pour chaque personnage qui se croit imbu de sa propre personnalité -alors qu'il n'en est rien-, je me sens comme physiquement happée par des racines invisibles qui me téléportent là-bas telle un fou-fou assoiffé d'hibiscus.
Comme il est doucinant d'appartenir... Comme il est doux de s'en rendre compte: c'est une cause interne qui ne conçoit aucune perte de foi.

Je possède deux terres et deux esprits; quand je suis en une, l'autre me manque et vice-versa.
Je suis patriote de mon histoire mélangée!

yéti mon amour

lundi 19 mars 2012

gueulante olivale

Hier en revenant du cinéma avec l'infante, je tombe sur un joli petit marché qui a posé ses pénates au coin de ma rue.
Un pti truc mignonet qui se veut authentique, genre chalets acueillants et bonne odeur de produits frais...
J'aurais préféré ajouter "produits régionaux", mais à Paris les trucs de régions, c'est plutôt pas issu de la paysannerie, à moins qu'un jour on nous propose d'la cochonaille en béton, tu sais, quand les robots nous auront mis en esclavage et que malheureusement à Paris ya pas Will Smith ...

........................intermède musicale d'illogisme galopant...................................

Je disais donc: chouette un marché, chouette ça sent bon, chouette j'm'en vais gouter!!

Après une dégustation de saucisson, de miel, de savon, de brioche et de tomate-olive-poivrons (ne pas chercher l'erreur!!), j'ai jeté mon dévolu sur la tapenade-locale-de-la-région-qu'elle-est-loin:

-miam, j'vais prendre celle-là s'il vous plait môsieur, souriais-je toutes papilles béates
-très bien chère demoiselle (j'l'ai aimé tout de suite c'brave homme!!), une ou deux louches?
-heu... c'est servi dans quoi?
-dans du film alimentaire
-ah! (Didine arrête d'être snob, arrête d'être snob!) ben alors, va pour une louchée dans du plastique... en même temps, fallait bien qu'le pétrole s'en mêle... hein?!... siouplé
-très bien, ça vous fera 14.32€, aller, soyons fou, j'vous'l'fais à 14€ mais c'est bien parceque c'est vous (complicité quand tu nous tient!!!)

J'ai payé sans moufter et m'en suis allée avec mon baluchon de tapenade sous plastique transparent.

Maintenant, comment expliquer la rage contenue? Celle qui sourd de tes pores chauffés à blanc, celle qui pique d'acide façon, mais que l'orgueil retient fermement tapie, telle une maîtresse-chien expérimentée...

SANS DECONNER 14€ POUR 300GR DE TAPENNADE DE MERDE!!!!!!!!!!

Mais où va-t-on? Hein? Où?
Tu m'étonnes que le goût se perde!
On te dit que ce sont les producteurs qui sont lezés par les marges astronomiques des distributeurs, et qu'ils ne s'en sortent plus.... mais là le brave homme qui m'a vendu sa purée (ok j'dis purée parceque je suis en colère, mais qu'est-ce-qu'elle est bonne sa purée!), il ne s'adressait volontairement (ou alors c'est un hypocrite en bleu de travail) qu'à la partie la plus aisée de mon quartier (shame shame shame!), la seule qui pourra jamais connaître le vrai goût des choses, l'élite, qui une fois de plus, chie sur les plus défavorisés afin qu'ils n'aient plus que ce goût entre les dents (Mélenchon sort de ce corps)!

Et puis, comme Didine a tendance à cogiter de tous les côtés, à se remettre en question tous les quatre matins, sa rage s'est retournée contre elle-même: après-tout, sans doute est-ce elle qui ne gagne pas assez...

C'est donc une Didine aigrie mais empathique, révoltée contre le capitalisme outrancié mais aussi contre elle-même, qui a déja fortement entammé la tapenade-caviar entre moult soliloquations éperdues!